La dysfonction érectile a de multiples causes, hormonales, anatomiques, physiologiques, psychologiques … Or, bien souvent, les hommes qui souffrent de cette pathologie cumulent les handicaps érectiles, ce qui aggrave leur problème. 

 

Il y a érection quand la verge se gonfle de sang, augmente de volume, s’allonge, durcit et se dresse.

Ce mécanisme d’une grande subtilité chronologique comprend 4 phases successives.

Mécanisme de l’érection

 

-      La tumescence

 

Le processus de l’érection masculine est orchestré par le cerveau.

 

Sous l’effet d’une excitation sexuelle induite par l’un ou plusieurs des 5 sens (la vue, le toucher, l’odorat, le goût, l’ouïe) des signaux sont adressés au cerveau, lequel émet alors un message qui se transmet à la moelle épinière puis aux nerfs érecteurs de la verge.

 

Ce message a pour effet de provoquer le relâchement des fibres musculaires lisses qui entourent les artères péniennes. Ce relâchement provoque un appel pour le sang qui afflue en masse, s’engouffrant dans les artères de façon torrentielle, ce qui provoque une érection.

 

L’augmentation de ce débit sanguin est très spectaculaire, atteignant son maximum 1 à 2 minutes après le début de l’érection.

 

Grâce au sang canalisé par les deux artères péniennes, les multiples vaisseaux des corps érectiles se dilatent alors, entraînant l’augmentation du volume de la verge qui s’allonge et gonfle comme une éponge en se remplissant de sang.

 

Sous l’effet de cet afflux massif de sang dans les corps caverneux et spongieux, les fibres élastiques de l’albuginée qui entoure la verge se déplissent, ce qui augmente davantage encore le volume disponible pour le sang lors de la tumescence.

 

Ce sont les cloisons transversales de la membrane qui permettent de maintenir la forme cylindrique de la verge pendant l’érection.

 

Simultanément au relâchement des fibres musculaires lisses, les cellules endothéliales des corps caverneux et spongieux secrètent de l’oxyde nitrique qui est un médiateur favorisant l’engorgement de la verge.

 

Pendant la tumescence, le gland se dilate lui aussi et se dégage du prépuce.

 

-      La rigidité

 

La tumescence est une chose, la rigidité de la verge en est une autre, dont dépend la qualité de l’érection et sa durée.

 

C’est la compression des veines chargées du retour du sang (de la verge vers la circulation générale) qui conditionne la rigidité.

 

Il y a une telle élévation de la pression intra caverneuse, pendant la tumescence, que les valves chargées de réguler le débit dans les veines assurant le retour du sang se ferment.

 

Le sang entré massivement dans la verge par les artères ne peut pas ressortir par les veines.

 

C’est cela qui conditionne la rigidité d’une érection, dont le maintien conditionne la durée de l’acte sexuel.

 

La rigidité favorise la pénétration vaginale et la satisfaction de la partenaire.

 

La tumescence de la verge et sa rigidité dépendent en grande partie de la concentration en testostérone, car c’est elle qui commande la libido masculine.

 

La rigidité de la verge, pendant la tumescence, est d’autant plus grande que lors des premiers instants de la phase érectile la base de la verge perd sa souplesse, ce qui rend difficile (voire impossible) de l’incliner vers le bas alors qu’elle est redressée.

 

A cet instant, une pression forte et brutale de la verge vers le bas risque de provoquer des lésions.

 

Au fur et à mesure que la tumescence se prolonge, la rigidité diminue, la verge devenant plus souple à sa base, capable de bouger dans toutes les directions, ce qui permet de réaliser certaines positions sexuelles lors de la pénétration.

 

-      L’éjaculation

 

L’éjaculation est un acte réflexe par lequel le sperme, parvenu dans l’urètre, est expulsé hors de la verge lors d’un orgasme qui est un véritable embrasement neuronal.

 

L’émission du sperme produit une sensation irrépressible due à la contraction simultanée de la prostate, des vésicules séminales et de l’urètre.

 

En même temps, il y a une tension musculaire, des contractions périnéales et des poussées involontaires du petit bassin.

 

L’éjaculation correspond également à une fréquence cardiaque élevée.

 

Dans la majorité des cas, l’intromission (introduction de la verge dans le vagin) a une durée suffisante pour satisfaire une partenaire réactive, voire pour la conduire elle-même à l’orgasme.

 

Mais parfois on assiste à une éjaculation précoce, définie comme la survenue d’une éjaculation avant qu’elle ne soit souhaitée.

 

Il y a un consensus pour parler d’éjaculation précoce lorsqu’elle intervient dans les 120 secondes qui suivent la pénétration vaginale.

 

Peu de femmes atteignant l’orgasme dans un laps de temps aussi court, il est nécessaire aux hommes d’apprendre à retarder l’éjaculation.

 

Cette maîtrise de l’éjaculation est le propre des hommes expérimentés capables de prolonger la montée du plaisir.

 

-      La détumescence

 

Dès l’éjaculation terminée, il y a une sécrétion adrénergique (production d’adrénaline) qui entraîne la contraction des fibres musculaires lisses entourant les corps érectiles et celle, concomitante, des parois artérielles péniennes.

 

C’est exactement l’inverse de la phase initiale, caractérisée par un relâchement.

 

L’ouverture du retour veineux se fait alors. Les clapets des veines péniennes s’ouvrent, telles les vannes d’un barrage.

 

Le sang quitte la verge, dont la taille et le volume diminuent en conséquence au fur et à mesure que diminue la pression intra caverneuse.

 

La verge redevient flaccide et le gland hypersensible, l’homme étant alors bien souvent obligé de stopper tout mouvement au risque de ressentir des sensations désagréables.

 

Ce processus de détumescence est sous contrôle neurologique cérébral, orthosympathique et parasympathique.

 

Durant cette phase, les hommes sont physiologiquement réfractaires à une nouvelle érection pendant un certain temps, d’ou le nom de cet état de latence : la période réfractaire.

 

Pendant cette période réfractaire qui suit l’éjaculation, il ne peut y avoir de nouvelle érection. Chez l’homme jeune, cette période est courte. Elle s’allonge progressivement avec l’âge, passant de quelques minutes à une heure, et même davantage.

 

A l’inverse, les femmes, elles, peuvent être capables de répondre immédiatement à de nouvelles stimulations sexuelles et enchaîner les orgasmes à la suite.

 

Il est également nécessaire d’évoquer les érections survenant la nuit, pendant le sommeil. Ce sont des érections réflexes qui ne sont pas liées à des sollicitations érotiques. Parfois ces érections s’accompagnent d’une éjaculation. On parle alors de « pollution nocturne ».

 

Ces érections sont plus fortes à la fin de la nuit, lorsque la sécrétion de testostérone par les testicules est à son maximum selon la chronobiologie hormonale masculine.

 

Cela explique les érections spectaculaires au réveil !